LETHAL WEAPON : La série
#edcritiques
Tripoter Lethal Weapon, étirer la sauce de manière à en faire une série télévisée…
Une multitudes d'épisodes plus ou moins orchestrés sur un même barème.
Ça ressemble à un mauvais plan, une idée rentable but inutile au possible. Du gros Fox Network style choux-fleurs gratinés au Monterey Jack. Des concepts crétins à souhait, faut s'étendre, y se sont entendus pour en commettre des dizaines au cours des dernières années.
Aucune raison qu'il en soit autrement lorsqu'un des producteurs de Chuck s'attaque à un fleuron des "buddy cop action comedy" des années 80.
Ça pourrait bien être le pire...
Ou tout simplement une bonne surprise.
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Si on admet que deux saisons de la série représentent trente heures de visionnement…
Je suis le petit cousin de Georges W. Bush si j'affirme to the go que tout ceci est à la fois mauvais et inutile.
En fait, ça m'a carrément plus et j'y suis revenu avec une régularité All Bran, tel un raton laveur qui retrouve un sac d'ordures odorant. Ce gachin sympathique s'est taillé de lui-même même une place entre les visionnements plus "sérieux" de mon éternelle wish list cinéma.
C'est vrai, j'ai crû à un leurre, mais j'ai admis par la suite et sans honte que ça fait la job! Ce n’est pas si étonnant, la franchise a fait ses preuves trois fois sous l'égide d'un Richard Donner alors génial, Mel Gibson et Danny Glover en point de mire.
Les deux personnages principaux sont tout bonnement bétons et parviennent encore et toujours à huiler une mécanique aussi efficace que divertissante. C'est poche, mais Tango & Cash se font battre à plate couture sur leur propre terrain.
Afin de bien illustrer mon propos, je propose d'imaginer les sept flics suivants, à l'aube d'une catastrophe planétaire apocalyptique... Let's say John McClane (Die Hard), Hobbs (Fast and Furious), Robocop, James Gordon, Kay (MIB), Martin Riggs, Rantanplan et pourquoi pas Cash que j'ai déjà impliqué contre sa volonté.
Selon vous, laquelle de ces bonnes poires sera toujours en vie le lundi suivant l’hécatombe? Amusant comme jeu non? C'est pas de moi, vous l'avez peut-être vu passer sur les réseaux sociaux au cours des dernières années...
Les réponses et les explications sont, sous plusieurs aspects, sans fin et agrémentent assez bien de logiques imparables. Pour ma part, mon vote va sans contredit à Riggs.
La raison est indéniable : il désire mourir à tout prix, il est le seul qui ne parviendra jamais à crever.
Je précise au passage que le chien ne comptait pas, il n’a pas compris la question, il a compris qu'il devait suivre les Daltons.
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"Are you really crazy? Or are you as good as you say you are?" - Roger Murtaugh
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Dès le premier épisode, j'ai eu la farouche impression de retrouver deux vieux chums et mon sens critique a switché mode guenille.
J'ai donc regardé les chapitres huit, douze, dix-huit…
Je m'en suis retrouvé avec un agenda caché, j'ai même pensé à acheter une carte d'un parti politique québécois. Je vous jure que ce n'est pas moi qui gère mal, c'est le secret qui est dans la sauce.
Tout repose sur la dysfonction du personnage central, ce bon vieux Martin Riggs. Le gars tient du hot texan BBQ avec n'importe qui, n'importe où, n'importe quand. Tout le reste, y compris Murtaugh, ne sont que des ombres de sa personnalité.
Au-delà du duo, en clé de voûte, ze character of them all règne tel un Mario chez les Luigi. Sa détermination auto destructrice est un bulldozer obsessif, y a pas un Koopa sur Terre qui peut résister au rythme imposé par sa compulsion maladive.
Une perfection en soi, efficace et pas compliquée à comprendre. On s'est tous fait chier solide une fois dans nos vies, on saisit ses motivations fastoche.
Y a pas à dire, dans le secteur "frustré et dangereux", c'est lui le king! On en vient même à s'identifier, on émotive à mort, on sert les dents comme lui, on songe à se faire pousser une moustache...
Une vraie ride de ti-gars.
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Au bout du compte, tout ce beau monde a pris de bonnes décisions...
Même Rantanplan.
Ici, l'univers télévisuel assume son rôle et permet d’approfondir les fondements d'une histoire qu'on aime déjà. Sans être originales, les explications background se suivent, tiennent la route et on est content d'y croire. Pourquoi pas? After all, this is entertainment!
Je me permets de ce fait de poser les armes aux pieds de l'équipe scénaristique qui, coincée entre les exigences du récit et les décisions toujours discutables des patrons, parviennent à articuler l'ensemble sans jamais user de fil blanc.
Chapeau à Clayne Crawford pour son interprétation touchante qui emboîte le pas à Mel. Un défi de taille qui demandait beaucoup de talent et d'investissement de soi. Clayne l'a relevé avec justesse et dignité jusqu'à en perdre son boulot.
En ce qui concerne Damon "Major Payne" Wayans, sans pour autant arriver au gros orteil de Glover, ça reste très acceptable niveau recyclage comique.
Mentions spéciales au personnage de Scorsese (pas le réalisateur, le médecin légiste) et à la refonte de la Leo "tache à marde" Getz, interprété ici par Thomas Lennon.
Si ce n'était du fait qu'il me fait peur, à l'époque, j'aurais attribué une rédemptrice raclée à Joe "Payne in the ass" Pecci, insupportable dans ce rôle.
Soyez sans crainte, on s'est parlé depuis, tout est "OK!".
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À l'image de la série, ma présentation se précipite en cascades…
Toutefois s'il faut en retenir une chose, c'est que ce qui fonctionnait en 1987 n'a rien perdu de son génie entre 2016 et 2018.
Évidemment tout ça ne sert absolument à rien, mais une bonne idée c'est tout simplement... une bonne idée.
Et, si par sagesse, vous avez su préserver une case horaire consacrée au divertissement pur et dur, tapez-vous au moins une saison de Lethal Weapon...
En mangeant des Ringolos, clins d’œil croquants sous la dent.
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"Let's just cut the shit. Now we both know why I was transferred. Everybody thinks I'm suicidal, in which case, I'm fucked and nobody wants to work with me; or they think I'm faking to draw a psycho pension, in which case, I'm fucked and nobody wants to work with me. Basically, I'm fucked." - Martin Riggs
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Autant le dire avant qu'elle ne débute…
La Saison 3 n'est garante de rien.
Clayne Crawford est désormais marqué par le sceau de l'infamie hollywoodienne, paraît-il "qu'y est pas du monde". Il a été raide slaqué de la série dans la foulée.
Désormais, on nous propose Seann William Scott (American Pie, Goon) dans la peau d'un vétéran de guerre qui s'hurluberlu entre sa nouvelle petite amie, son rôle de papa et... Dwayne "Major Payne" Wayans.
Je ne suis ni convaincu par l'acteur, le personnage et la décision d'offrir son bleu à Clayne. D'ailleurs, Mel Gibson "est pas du monde" lui non plus et ça ne m'empêche pas d'être favorable à sa cause... En autant qu'il fait son travail convenablement, et nous offre un cinéma de qualité, peu importe ce qu'il raconte lorsqu'il est éthylique.
Je prédis donc que la suite de Lethal Weapon sera fatidique et entraînera cette chouette série to the go vers un crash. (NDLR : notons ici que je n’avais pas tord). Je me refuse d'assister à la dégringolade, je ne serai pas des spectateurs.
Messieurs de la Fox, ais-je besoin de ramener à votre mémoire ce que je pense de vos décisions débiles (dixit l'essai critique The Gifted)? Pensez deux secondes avec vos grosses têtes importantes :
Virer Crawford, troubles de comportement à l'appui n’est pas l’erreur. En soit, la faute consiste en l'élimination du personnage de Martin Riggs.
C'est sur ce personnage que capitalise la francahise depuis trente ans, Ô imbeciles! Autant renommer la série ou simplement faire autre chose.
Tout de même, quelle formidable bande de crétins.
MA COTE : 7 sur 10
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